Conclusion du séminaire
«Jatropha en Côte d'Ivoire: Mythe, réalités et possibilités d'investissements.»
Sur l'initiative de l’entreprise Bio Pétrole Renouvelable Afrique (BPR Afrique), les opérateurs de la filière jatropha se sont réunis durant deux jours samedi 03 et dimanche O4 Octobre 2009 à Abidjan pour échanger sur le thème: «Jatropha en Côte d'Ivoire: Mythe, réalité et possibilités d'investissements.»
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Monsieur BAHA, Directeur Général, après avoir présenté BPR AFRIQUE, a informé les séminaristes sur le fait que la construction d’une usine d'extraction et de transformation d'huile végétale de jatropha est envisagée à Bouaké. Cette ville a été choisie du fait de sa situation géographique.
Nous avons également choisi de nous installer en Côte d'Ivoire à cause de la place de leader qu'elle occupe dans la sous-région». Pour lui, de grands entrepôts seront construits dans les grandes zones de production pour faciliter le stockage et le transport du produit. Il est prévu des investissements importants. Il a précisé que pour encourager la production, il est prévu de signer des contrats de 40 ans avec les producteurs locaux. «A travers ce contrat, nous allons acheter leur récolte ».
M BAHA a rappelé que BPR AFRIQUE a depuis près d'un an, mis en place des parcelles expérimentales en accord avec les paysans. Ces parcelles sont disséminées dans plusieurs villes de l'intérieur Daoukro, Gagnoa, Daloa, Ferké, Korhogo,.. pour une superficie totale de 3.148 ha. Sans compter les 4.000 autres ha de plantations appartenant aux particuliers. c'est la preuve que la «jatroculture» est en train de prendre des proportions importantes au plan national. D'ailleurs, nous avons déjà mené des campagnes de sensibilisations dans plusieurs villages. Puisqu'il s'agit d'apporter l'assistance technique aux paysans afin qu'ils arrivent à améliorer leur productivité».
L’exposé du Dr KOUAME (docteur en agronomie, généticien et directeur technique BPR Afrique ) sur les mythes et réalités du jatropha en Côte d’Ivoire a permit de mettre en exergue que le jatropha est une plante intéressante à plusieurs titres:
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- C’est une plante oléagineuse pérenne
- Elle a une productivité supérieure à celle du soja et du tournesol;
- Elle possède des vertus d’ordre médical ;
- Elle entre dans la fabrication de plusieurs produits;
- Un engouement certain pour cette culture se développe dans le pays;
De plus la réussite de la culture du jatropha en côte d’ivoire nécessite :
- Une volonté politique;
- Un cadre de concertation;
- La mise en place d’une véritable législation;
- L’encadrement des planteurs de jatropha;
- Le développement du secteur de transformation;
- La création d’une filière;
- Compte tenu de sa capacité à consommer le CO2, le jatropha peut servir à la réduction des émissions de gaz à effet de serre;
- La couverture végétale de jatropha peut contribuer à améliorer la pluviosité.
La culture du jatropha peut avoir un impact à plusieurs niveaux :
1 – Environnement
2 – Economique
3 – Social
- Dans le cadre des projets du mécanisme de développement propre(MDP), la culture de jatropha pourrait s’avérer très utile pour équilibrer l’émission des gaz carbonique dans l’atmosphère.
En ce qui concerne les techniques de plantation du jatropha, Dr KOUAME indique que :
- La culture du jatropha constitue pour les pays africains une opportunité certaine de diversification des revenus et de création d’emplois en milieu rural surtout pour les couches vulnérables dites défavorisées (femmes, jeunes ruraux et jeunes diplômés sans emploi).
- A cela il faut ajouter les actions de lutte contre la désertification suite à l’amélioration des conditions de productivité et de production des terres à travers la lutte anti-érosives, l’amélioration de la fertilité des sols, et la protection des cultures qu’engendre la plantation du jatropha.
- si nous voulons gagner le pari de l’indépendance énergétique et de la réduction de la pauvreté, une recherche de synergie entre les différents acteurs de la filière jatropha s’impose et à tous les niveaux.
- Des programmes ambitieux de valorisation doivent être entrepris dans les meilleurs délais pour la production, la commercialisation et la transformation des graines de jatropha.
- Le développement de nouvelles technologies pour une meilleure valorisation de l’huile de jatropha constituera un préalable à l’atteinte de la sécurité bioénergétique de nos pays.
  
M. Hervé KOUADIO (Directeur General Spring Capital west Africa) a, quant à lui, insisté sur le pourquoi choisir d'investir en Côte d'Ivoire
Les points forts
- Une place financière d'importance en Afrique de l'ouest.
- Un des revenus par habitants les plus élevés d'Afrique (1800 US $).
- Une main- d'œuvre qualifiée.
- Un sol et un climat propice à l'agriculture.
Les points faibles
- Instabilité politique.
- Bureaucratie.
- Mauvais état des infrastructures.
Les mesures mises en place par le gouvernement pour promouvoir l'investissement étranger:
- Mise en place d'un guichet unique pour la création d'entreprise.
- Une plus grande protection des investissements;
- Un programme de grands travaux au niveau des infrastructures routières.
- La privatisation de la ligne de chemin de fer Abidjan - Ouagadougou.
- Les conventions bilatérales d'investissement signées par la Côte d'Ivoire
Les procédures relatives à l'investissement étranger
La liberté d'établissement
- L'investissement est totalement libre pour un étranger, il n'y a aucune restriction. Les investisseurs étrangers sont traités comme les locaux.
Les réglementations concernant les prises de participation
- La prise de participation majoritaire au capital d'une entreprise locale est autorisée en Côte d'Ivoire.
  
Dr Noufou COULIBALY, Directeur des Organisations Professionnelles Agricoles au Ministère d’agriculture a conclu dans son exposé relatif à la place de la culture du jatropha dans le développement agricole, que :
- La promotion du jatropha par l’Etat suscite de sérieuses réserves pour plusieurs raisons:
- La turbulence dans les filières existantes;
- L’insuffisance des ressources de l’Etat pour accompagner une nouvelle filière;
- L’incertitude sur la viabilité économique du biocarburant;
- L’incertitude sur la compétition avec les produits vivriers (sécurité alimentaire).
- Peut être qu’une bonne étude de faisabilité rassurant la rentabilité financière et économique du jatropha pourrait encourager l’Etat à s’y investir.
Dr Noufou COULIBALY, a soutenu que si les acteurs sont véritablement organisés, il n'y a pas de raison pour que l'Etat ne s'implique à travers la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel, susceptible de mieux structurer la filière.
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